(kit) rewrite this story

Aubrey avait un talent incroyable. Aux yeux de Kit, qui n’étaient pas les plus objectifs, elle était la plus incroyable des chanteuses. Une véritable voix d’or, un don du ciel. « Si je veux ? », demanda-t-il, surpris qu’elle ose lui poser la question. C’était évident ! Kit était son fan numéro 1, incontesté et incontestable ! « Bien entendu ! » s’exclama-t-il comme si c’était la réponse la plus évidente. Il fronça des sourcils en entendant la remarque suivante d’Aubrey. Lui, au moins : qu’est-ce que cela signifiait-il ? Quelqu’un ne savait pas écouter les compositions de la jeune femme ? Kit hésita à poser une question mais il craignait qu’elle ne le trouve trop curieux si bien qu’il n’en fit rien. « Tu sais que si tu as besoin d’un arrangement au piano, j’suis là ». Kit chercha le regard de la jeune femme et plongea son regard dans le sien. Comme à chaque fois, sa respiration semblait se suspendre, s’interrompre. Il était littéralement captivé par elle. Il se mordit la lèvre inférieure. Il crevait d’envie de l’embrasser mais c’était déraisonnable ; Aubrey n’était pas une femme libre. Oh, ça ne lui avait jamais posé de soucis, de coucher ou de fréquenter des femmes déjà prises mais là, c’était différent. C’était Aubrey et il savait que la jeune femme avait une éthique et une morale et que cela la torturerait que d’être infidèle à son fiancé. Du moins, il s’en doutait fortement.

Kit la regardait comme si c’était la dernière fois. Certains diraient qu’il la dévorait du regard et ça n’aurait pas été un mensonge. Il vit le regard d’Aubrey sur sa bouche puis remonter vers ses yeux alors qu’elle reposait son gobelet. Il en fit de même en posant une main sur son genou, pas trop haut pour ne pas paraître incorrect. Sa respiration se faisait plus calme, étrangement, malgré la nervosité que lui procurait cet instant. Kit était nerveux. Il crevait d’envie d’embrasser la chanteuse. Etait-ce raisonnable ? Clairement pas. Kit n’était pas un garçon bien. Aubrey était en couple. Le voulait-elle ? Il ne le pensait pas. Elle était fiancée. Pourtant … Son visage s’approchait dangereusement du sien sans qu’il ne détache son regard de celui de la jeune femme. C’était plus fort que lui. Kit était aliéné par le désir, par l’envie. Son pêché était l’avarice, tout le monde le savait. Ce n’était pas un secret. C’était bien pour cela, par ailleurs, qu’il s’adonnait aux cambriolages depuis des années. Finalement, Kit osa : il déposa délicatement ses lèvres sur celles d’Aubrey pour un tendre baiser avant de reculer et de balbutier une excuse. « Pardon »

Il avait la vague impression qu’elle prolongeait son baiser mais il n’était pas certain. Etait-ce la réalité ou le fruit d’un fantasme qu’il voulait voir se réaliser ? Il n’en savait rien. Kit mit un terme au baiser dont il avait eu l’initiative, s’excusant par la même occasion de ce geste affreusement déplacé. Aubrey ne lui en tenait visiblement pas rigueur. Kit sentait que ses joues étaient rouges, voir écarlates. Il détourna le regard, essuyant nerveusement ses mains sur son jean, un vieux tic qu’il avait depuis l’adolescent dans des situations qui le mettaient mal à l’aise. « Si », contra-t-il. Ce n’était pas rien. Déjà parce qu’à ses yeux, ça comptait. Ce baiser n’était pas anodin pour lui. C’était sa façon de lui dire clairement qu’elle lui plaisait, qu’il éprouvait quelque chose à son égard ; des sentiments. Puis Aubrey était fiancée, par-dessus le marché. « C’était déplacé, autant à ton encontre qu’à celle de ton … fiancé ». Le mot avait eu du mal à franchir la barrière de ses lèvres naturellement pulpeuses. « Je ne recommencerai plus. Nous sommes … amis ». Encore un mot qu’il avait eu du mal à prononcer parce que pour lui, ce n’était pas totalement le cas. Aubrey était plus qu’une amie à ses yeux.

Son cœur battait à tout rompre. Il ne réalisait pas son geste et tout ce dont il était capable, c’était de s’excuser pour son geste. Aubrey ne lui en voulait pas, c’était au moins cela. Il baissa les yeux sur la main de la jeune femme, sur la sienne. Pourquoi continuait-elle à faire ce geste équivoque et pas anodin entre un homme et une femme après cet échange dont il avait eu l’initiative ? Il opina du chef, intégrant le fait qu’il ne fallait pas qu’il s’inquiète pour son geste. Finalement, il retira sa main de celle d’Aubrey pour se relever et retourner sur la glace afin de se changer les idées. En attendant qu’Aubrey ne le rejoigne, Kit se permit de patiner plus rapidement, fendant l’air et passant à travers les patineurs éphémères avec agilité, ce qui n’était pas permis à tout homme ayant une carrure assez carrée et imposante comme la sienne. Finalement, il patina de nouveau vers le rebord, s’y accoudant pour observer Aubrey. « Tu viens ? », demanda-t-il d’un air insouciant, essayant ainsi de passer outre le baiser qu’ils avaient échangés, quelques instants plus tôt, même s’il n’arrêtait pas d’y penser, encore et encore, en boucle. Et cela n’était pas prêt de s’arrêter, indéniablement. Il en rêvait depuis si longtemps, d’embrasser Aubrey !