(kit) rewrite this story

ft. kit aspen

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C'était l'un de ces jours où Aubrey avait besoin d'être seule, et de s'éloigner de tout. Lorsqu'elle se sentait mal, elle avait tendance à s'isoler un peu. Généralement, la jetée de St Mawes était plutôt vide en hiver. Il y faisait froid, et les touristes n'affluaient pas comme en été. Alors elle venait là, elle regardait l'horizon pendant des heures sans réellement y faire attention, et elle pensait à sa vie. Elle pensait à sa musique, à sa relation amoureuse qui prenait l'eau, petit à petit, à sa famille. Mais cette fois, c'était différent. Aubrey ne voulait voir personne, certes, mais il y avait bien une personne dont elle pourrait apprécier la compagnie. Elle attrapa son téléphone avant d'envoyer un message à celui qu'elle avait eu envie de voir toute la journée, et plus.

Je suis à la jetée. Si tu fais rien, on pourrait se
voir. Je serais pas contre un peu de compagnie.

Elle replongea son téléphone dans la poche de son manteau, regarde à nouveau autour d'elle en attendant d'avoir des nouvelles du beau pianiste.

**- WORDS** : 72

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Il était en train de partir du garage dans lequel il travaillait depuis presque dix ans lorsque son téléphone notifia un message, dans sa poche. Il s’en empara, découvrant avec surprise mais bonheur un message d’Aubrey qui l’invitait à le rejoindre sur la jetée. Il répondit aussitôt un bref « J’arrive » tout en se demandant pourquoi Aubrey serait de mauvaise compagnie car elle ne l’était jamais. Intrigué, il chevaucha sa moto et arriva à toute vitesse à la jetée, non sans faire de bruit et se faire remarquer, également, à cause de l’engin mais également du bruit qu’il provoquait. Kit cadenassa sa moto et s’avança sur la jetée, repérant rapidement Aubrey. Il regarda à droite puis à gauche. Personne ne regardait par là. Si bien qu’il osa : dos à lui, il en profita pour poser deux mains puissantes sur ses yeux. « Alors comme ça, on est de mauvais poils ? », s’enquit-il d’un ton amusé en se penchant à son oreille. Finalement, il lui fit retrouver la vue tout en s’asseyant à ses côtés sur un petit banc. « Tu m’excusera, j’suis pas très propre », bredouilla Kit dont les vêtements étaient maculés d’huile moteur à cause de sa journée de travail.

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La jeune femme ne ressorti son téléphone que lorsqu'elle reçu à son tour un message, et elle ne pu s'empêcher de sourire en voyant que le jeune homme allait la rejoindre, comme elle l'avait espéré. Elle alla se poser sur un banc, attendant son ami alors qu'elle regardait devant elle, se sentant déjà mieux que lorsqu'elle était arrivée. Elle était tellement dans ses pensées qu'elle n'entendit pas le bruit de la moto s'arrêter. Les mains de Kit la fit légèrement sursauter, mais son sourire s'agrandit lorsqu'elle entendit sa voix à son oreille. — Je tenterais de ne pas être trop désagréable, promis, dit-elle avant de lâcher un petit rire. Elle se tourna finalement vers lui, un large sourire au visage. Inconsciemment, elle rapprocha légèrement de Kit lorsqu'il s'assit à côté d'elle, et elle le détailla légèrement du regard. Certes, ils s'étaient vu quelques jours plus tôt, mais ça lui avait semblé être une éternité. — Je suis contente que tu ai pu venir.

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Kit se demandait bien si une femme généreuse comme Aubrey pouvait réellement être désagréable. C’était inconcevable dans son esprit si bien qu’il ne put réprimer un rire amusé. Il fouilla dans les poches de son blouson pour sortir ses cigarettes et en allumer une. « Ca me fait plaisir de venir te voir » répondit Kit d’un ton détaché. Christopher – de son prénom complet – savait parfaitement bien masquer ses émotions et là où il aurait pu rougir comme un adolescent, il parvenait à prendre un air détaché voir je m’en foutiste. Kit se tourna vers la jeune femme. « Tu veux parler de ce qu’il ne va pas ? » demanda-t-il. Il ne voulait pas la forcer à en discuter. Ce n’était pas non plus de la curiosité mal placée. Il voulait simplement qu’Aubrey sache que si elle en éprouvait le besoin, il était là pour l’écouter, comme un ami. Même si au fond, il ne la considérait pas comme tel mais bien plus. « T’es pas obligée si tu veux pas », précisa-t-il tout en tirant sur sa cigarette.

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Une chose était sûre: être avec lui l'avait incroyablement relaxé, en quelques minutes seulement. Elle sourit en l'entendant dire qu'il était heureux d'être venue. Elle était heureuse, elle aussi. Il était venu directement, tout simplement parce qu'elle le lui avait demandé, parce qu'elle avait besoin de lui. Elle le regarda s'allumer une cigarette avant de regarder à nouveau devant elle. Bien sûr, elle voulait lui en parler. Elle voulait lui dire à quel point elle se sentait perdu, dans sa carrière, dans sa vie privée. Malheureusement, c'était difficile de lui dire exactement les problèmes qu'elle avait, puisque certains étaient liés à lui. Elle aurait voulu lui dire qu'elle se sentait s'éloigner petit à petit de son fiancé, alors qu'elle se rapprochait de lui. Qu'elle avait des sentiments pour le jeune homme, alors qu'elle ne devrait absolument pas. Qu'elle se sentait parfois plus proche et plus amoureuse de lui qu'elle ne l'était de son fiancé. — Si tu pouvais tout effacer et tout recommencer, à ta guise, t'en serais où dans ta vie ? demanda-t-elle à la place, soudainement, alors que ses yeux se posèrent à nouveau sur lui.

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Visiblement, Aubrey n’avait pas envie de répondre à sa question et de se confier à lui. A la place, elle préférait lui poser une question utopique qui méritait toutefois que l’on se penche dessus. Il haussa d’abord les épaules, incapable d’y répondre. Puis, y réfléchissant, Kit fronça des sourcils. Il y avait beaucoup de choses qu’il voudrait pouvoir refaire pour agir autrement. « Je me serai lancé dans le Conservatoire » finit-il par admettre. Etant autodidacte, il avait appris seul et cela avait également limité la reconnaissance de son talent. Peut-être serait-il encore meilleur qu’à l’heure actuelle et connu ? Bien qu’il ne cherchait pas la célébrité, bien entendu. « Et j’aurais peut-être aidé ma mère plus tôt », finit-il par confesser. C’était la première fois que Kit parlait de ses parents à Aubrey. Il tira nerveusement sur sa cigarette. « Ma mère est internée depuis dix ans », annonça-t-il. Pas pour avoir sa pitié, ça, il n’en avait pas besoin. C’était juste pour qu’Aubrey soit au courant. De toute façon, Kit ne lui cachait pas. Il n’en avait pas honte. C’était ainsi, c’était la vie, voilà tout. « J’aurais peut-être agi différemment avec les femmes, aussi ». Notamment avec Elba à qui il en avait fait voir de toutes les couleurs.

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Aubrey ne pu s'empêcher de sourire lorsqu'il lui parla du Conservatoire. Elle était heureuse d'avoir quelqu'un avec qui elle pouvait vraiment partager sa passion. Kit aimait autant la musique qu'elle, et ça les rapprochait forcément. Elle adorait ça. Mais son sourire disparu rapidement lorsqu'il lui parla de sa mère, dont il ne lui avait jamais rien dit. Elle posa sa main sur la sienne lorsqu'il lui avoua qu'elle était internée depuis des années, avant de la serrer légèrement. — J'en avais aucune idée, je suis désolée Kit. Elle se sentait coupable d'avoir posé cette question, sans vraiment rien savoir de Kit. Il était mystérieux, même s'il lui arrivait de lui dire certaines choses sur sa vie. Aubrey n'en savait pas plus que ça, et elle avait toujours eu du mal à imaginer que les vies des personnes qui l'entouraient pouvaient être bien différentes de sa petite vie tranquille et paisible. Elle fini par lui sourire légèrement à nouveau, sa main toujours sur la sienne, avant d'enchaîner sur sa dernière remarque. — Tu te comportes comment avec les femmes, généralement ?

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Kit baissa les yeux sur la main d’Aubrey, délicatement posée sur la sienne. Il n’avait pas parlé de sa mère pour cela mais il ne regrettait pas, par conséquent, vu le geste. Ce simple toucher le mettait déjà dans un émoi considérable et il ne pu s’empêcher de sourire malgré la tristesse de la conversation en cours. « Tu n’y es pour rien » ajouta-t-il aussitôt qu’Aubrey se fut excusée. Selon lui, le seul coupable était son père, un homme sans sentiment, peu scrupuleux et surtout, préférant sa bouteille à sa famille. Aubrey en demanda plus concernant son comportement avec les femmes. Kit haussa des épaules. Tout dépendait si elle voulait des explications sur son attitude en couple ou seul. « Pas assez bien », commença-t-il à répondre. En couple, il était infidèle et peu tactile, ce qui avait fini par vexer la seule femme avec qui il avait officialisé une relation, Elba. En aventure d’un soir, il était … expéditif. Il tirait son coup puis il congédiait sa partenaire. Pas de numéro de téléphone, pas de promesse. Juste un soir, comme ça. Rien de plus. Pour éponger un besoin naturel, bien souvent, il fallait l’avouer. « Parait que trente ans, c’est l’âge de raison alors j’attends de voir » répondit-il sur un ton empli d’humour tout en lançant son mégôt au loin sur la jetée, après avoir tiré une dernière latte. « Et toi, qu’est-ce que tu changerais dans ta vie si tu le pouvais ? »

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Sa main resta posée sur la sienne, sans bouger. Aubrey aurait été tentée de l'enlever, pour ne pas le mettre mal à l'aise par ce geste. Mais elle n'en avait pas envie. Elle l'écouta parlé des femmes qu'il ne traitait pas assez bien, et un léger sentiment de jalousie l'envahi. Certes, elle ne voulait pas être une de ses conquêtes, qu'on oublie rapidement. Elle ne pouvait pas l'être, d'ailleurs. Mais elle se demandait comment il se comporterait avec elle. Lui qui était toujours si doux et agréable avec elle, est-ce qu'il se comporterait différemment, si quelque chose venait à se passer entre eux ? Elle lâcha un petit rire lorsqu'il mentionna l'âge de raison, se contenta d'hocher la tête. Elle n'en était pas loin, non plus. Pourtant, elle semblait être de moins en moins raisonnable. Il lui retourna la question et elle lui sourit, le regardant à nouveau. — Justement, je me pose cette question depuis une bonne heure, commença-t-elle à répondre avant d'hausser les épaules. Et j'arrive pas à savoir. Je suis pas complètement épanouie, mais je sais pas ce que je voudrais changer.

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Pour rien au monde, Kit ne voulait retirer sa main de celle d'Aubrey, qui demeurait posée sur la sienne, à son plus grand bonheur. Aubrey se posait la question et ne semblait pas y trouver de réponse. Kit la dévisagea, les sourcils froncés. Somme toute, il comprenait qu'elle n'était pas épanouie sans savoir pourquoi ? Etait-ce sa carrière discrète ou sa relation compliquée avec son futur époux ? Kit n'en savait rien et par peur d'être maladroit, il préférait ne rien demander. Il était certainement trop curieux. Il osa un rapprochement, enlaçant ses doigts à ceux de la jeune femme afin de lui montrer son soutien, son aide ainsi que sa compréhension. " Il faut que tu réfléchisses à ce qui fait ton bonheur, Aubrey et tout mettre en oeuvre pour être heureuse ". Kit chercha son regard. Il pressa sa main à la sienne. " J'ai bien une idée pour que tu retrouves le sourire, ce soir ", lança-t-il avec un sourire malicieux et des yeux pétillants.

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Kit enlaça ses doigts à ceux de la chanteuse, et Aubrey cru que son coeur allait s'arrêter de battre. C'était certainement la première fois qu'ils se tenaient la main de la sorte, comme si rien ne les empêchait d'être ensemble. — C'est compliqué, tu le sais. Elle parlait bien sûr de sa relation amoureuse avec Niels, qui avait connu plus de bas que de hauts récemment, et Kit le savait bien. Bien sûr, c'était bizarre de lui en parler à lui. Aubrey avait développé des sentiments pour le jeune homme, alors parler de ses problèmes en couple pourrait être délicat. Son sourire s'agrandit lorsqu'il mentionna une idée. Ça avait piqué sa curiosité, et savoir qu'elle pourrait passer plus de temps avec lui, à ne pas penser à ses problèmes, à juste être heureuse, comme il venait de le dire. — Et c'est quoi, cette idée ? demanda-t-elle en lui rendant son petit sourire malicieux alors que sa main était toujours dans la sienne.

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La complexité était un mot récurrent si bien que cela permit à Kit de comprendre que ce qui la chagrinait était certainement sa relation avec son fiancé. Ce qui n’était pas pour lui déplaire alors qu’ils étaient main dans la main, à se regarder, à s’écouter. C’était un moment simple mais précieux qu’il appréciait grandement si bien que pour qu’il ne prenne pas fin, Kit fit une proposition. Aubrey accepta, à son plus grand plaisir et il se leva, gardant sa main dans la sienne. « Ce n’est pas loin, on va y aller à pieds » annonça le brun en commençant à marcher. Délicatement, il lâcha toutefois la main de la jeune femme. Si son fiancé était en politique, il était certainement connu et par conséquent, Aubrey devait l’être également, dans son ombre (même si localement, elle avait aussi son nom avec son art). Il préférait ne pas prendre de risque. Juste au bout de la rue, ils arrivèrent à l’endroit désiré par Kit. Une petite patinoire disposée par la mairie, pour les habitants de la commune, gratuit qui plus est. Kit se dirigea vers l’office d’accueil et indiqua sa pointure, avec enthousiasme. Il se tourna vers Aubrey afin de voir sa réaction. « Par contre, je patine aussi mal que Bambi, j’te préviens »

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La jeune femme se leva directement, enthousiaste et curieuse de cette fameuse idée. S'il s'agissait de rester avec le jeune homme un peu plus longtemps, elle était partante. Et si, en plus, ça lui changeait ses idées un peu noires, elle n'avait plus de raison de refuser. Elle se leva à son tour, le suivant alors qu'il lâcha doucement sa main. Elle en profita pour l'enfouir dans sa veste. Ils n'auraient pas pu se promener main dans la main. Elle l'aurait voulu, certes, mais ce n'était pas possible. Elle était en couple, fiancé, et garder sa main dans la sienne aurait alerté les gens qu'ils auraient pu croiser, d'une possible relation entre eux, relation qui n'existait pas, ou du moins pas vraiment. Elle le suivit jusqu'à arriver devant la patinoire, et son sourire s'agrandit alors qu'elle détaillait du regard l'endroit, et que Kit s'approchait du stand d'accueil. — J'ai encore plus hâte de voir ça, alors. Elle le regarda en lâchant un petit rire, s'approchant un peu de lui pour donner à l'hôtesse sa pointure à son tour. Elle fini par le regarder à nouveau, avec un petit sourire en coin. — Je vais garder cette comparaison en tête. Toi en Bambi. C'est mignon.

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Kit est heureux de voir Aubrey sourire. Il s’empara des patins que lui tendit l’hôtesse pour aller s’asseoir sur un petit banc pour les enfiler. A grands pas, peu pratique, il vint redonner ses chaussures de ville avant de se glisser sur la glace, se tenant à la petite barrière en attendant Aubrey. Il l’attendait avant de commencer à s’amuser, à réellement patiner. Par chance, il n’y avait que peu de personnes, principalement des adolescents et quelques enfants accompagnés de leurs parents. Ce n’était pas bondé, comme à certaines heures. Quand Aubrey fut sur la glace, Kit commença à patiner devant elle. Finalement, il fit demi-tour pour venir se placer derrière la jeune femme et, posant ses mains sur ses hanches, il se mit à la pousser doucement. Un défaut dans la glace ou dans son équilibre, peu importe, déséquilibra Kit qui tomba en arrière, sur les fesses, emportant Aubrey dans sa chute. Il éclata de rire mais toutefois, s’inquiéta. La glace était dure, elle pouvait se faire mal. « Ca va ? », s’enquit-il aussitôt mais la voix toujours rieuse, mélodieuse de son rire. Kit se releva non sans mal. D’une main, il prit appui sur la barrière et tendit l’autre afin d’aider la jeune femme à se relever. « L’hiver s’installe doucement dans la nuit, la neige est reine, à son tour… » Commença-t-il à fredonner. Kit chantonnait, poussait parfois la mélodie pour accompagner ses compositions au piano. Il ne chantait pas spécialement faux, par ailleurs.

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Aubrey se mit à patiner, dès que les patins fut à ses pieds et les chaussures qu'elle portait plus tôt rangeaient. Elle n'avait pas été sur la glace depuis pas mal de temps, si bien qu'elle se demanda pendant une seconde si elle allait être ridicule ou pas. D'un coup d'oeil rapide, elle vérifia les gens qui se trouvaient là. Bien sûr, Niels n'y était pas. Elle n'avait même pas songé au contraire: ce n'était pas son genre, il était sûrement enfermé dans son bureau, en train de travailler. Rare était les moments où il s'accordait de simplement s'amuser. Elle ne reconnu personne autour d'elle, ce qui l'a rassura légèrement. Elle n'avait pas envie de réfléchir, ou de s'expliquer. Elle voulait juste profiter. Elle sentit Kit la bousculer un peu, et voulu rapidement lui rendre la pareille, mais Kit était déjà en train de trébucher, entrainant la jeune chanteuse dans sa chute. Surprise par la chute, elle releva rapidement les yeux vers lui, avant d'éclater de rire. — Tu crains, Kit. Essaye de tomber seul, la prochaine fois, lâcha-t-elle entre deux rire, le regardant se relever avant qu'il ne l'aide. C'est une fois qu'elle fut de nouveau sur ses deux pieds qu'il se mit à chantonner, une chanson qu'elle connaissait bien, peut-être un peu trop bien, même. Elle lâcha un nouveau rire, mettant sa main devant sa bouche tant elle trouvait la situation drôle. Le beau gosse à la réputation de mauvais garçon qui se mettait à lui chanter une chanson de la reine des neiges. Elle tenta de calmer son rire alors qu'il continuait de chanter, puis fini par chanter à son tour. — Un royaume de solitude, ma place est là, pour toujours... Elle prit un petit air mystérieux, patinant lentement alors qu'elle regardait toujours le jeune homme qui l'accompagnait.

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« Bah écoute, je crains, je crains, c’est comme ça » éclata de rire Kit alors qu’il terminait d’aider Aubrey à se redresser. Il continua de patiner à ses côtés avant de succomber à un nouveau délire, provoquant l’hilarité de la jeune femme qui rentra toutefois dans son jeu. Kit commença à faire de grands gestes, semblables à ceux d’une des héroïnes du dessin animé tout en continuant les paroles. Depuis combien de temps Kit ne s’était-il pas autant lâché avec une femme sans être dans un parfait rôle de séduction ? On aurait dit un adolescent, immature et complètement décomplexé. Pas de sentiments, disait la chanson. Cela devenait de plus en plus compliqué avec Aubrey et Kit commençait doucement à réaliser qu’en fait, il en avait, de plus en plus forts. Kit s’en alla légèrement en avant, patinant un peu plus vite. En réalité, il n’était pas mauvais à patiner. A une époque, il avait fait du hockey, ce qui n’était pourtant clairement pas anglais comme sport, car il aimait rentrer dans les gens tout en se disputant un palet. Plus violent que le football mais pas aussi blessant que le rugby grâce aux protections. « Tu ne t’attendais pas à ça, hein ? » dit-il en faisant une petite pirouette, très mesurée. « Je suis plein de surprises, comme mec », se pavana Kit, tout sourire, en se tournant pour regarder l’artiste.

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Elle continua de chanter, se retenant au maximum pour ne pas exploser en fou rire à chaque fois que Kit chantait les paroles. Elle l'avait rarement entendu chanté, et malgré le choix assez surprenant pour la chanson, Aubrey pouvait déjà dire qu'il avait une jolie voix. Elle ne dit rien, mais elle le forcerait à chanter plus, à l'avenir. Kit lui montra ses talents de patineur, et elle le regarda un peu surprise, mais toujours un sourire aux lèvres. Il était bien meilleur qu'il n'avait voulu lui faire croire. Il était bien meilleur qu'elle, d'ailleurs. Elle s'approcha alors de lui, lorsqu'il lui fit finalement face. — Plein de bonnes surprises, alors ça me dérange pas. Au contraire. Elle lui sourit gentiment, alors qu'elle ne se trouvait qu'à quelques centimètres de lui. Elle le fixa, profitant du peu de distance entre eux pour détailler son visage du regard. Aubrey détourna finalement le regard, toujours un sourire aux lèvres. — Tu patines bien, tu chantes bien. Il y a-t-il quelque chose que tu ne saches pas faire, Kit ?

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Kit fanfaronnait, davantage par plaisanterie que par orgueil. Son but n’avait pas changé en arrivant à la patinoire : rendre le sourire à Aubrey. Cette dernière souriait et cela lui donnait un sentiment de victoire. La jeune femme le complimenta sur sa voix. Kit sentit même ses joues rougir alors qu’un large sourire s’affichait sur ses lèvres. Il était réellement touché par ce compliment, venant d’une voix aussi belle que la sienne, qu’il adorait et dont il était tombé amoureux, à la seconde où il l’avait entendu. « Tout un tas de choses ! » répondit-il tout en se remettant dans le bon sens pour patiner et aux côtés d’Aubrey. « Je ne sais pas cuisiner, genre j’mange que des surgelés. Je n’sais pas bricoler alors que je répare des motos tous les jours. Je n’sais pas … dire à une fille qu’elle me plaît, aussi, par exemple », lança-t-il en appuyant ses propos d’un regard appuyé sur Aubrey. Oui, clairement, le mécanicien faisait un sous-entendu mais encore fallait-il que la jeune femme ne l’entende, ne le reçoive comme il aurait du être interprété. « Tu vois, j’suis pas parfait », dit-il sur le ton de l’humour pour rattraper sa confession précédente qu’il trouvait gênante, avec quelques secondes de recul.

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Aubrey se remit à patiner à côté de lui, l'écoutant attentivement alors que ses yeux allaient du jeune homme à la patinoire, pour vérifier qu'elle ne renversait personne au passage. Elle sourit légèrement à ses confessions, bien que la dernière était celle qui l'intéressait le plus. Aubrey avait cru comprendre qu'il y avait une fille dans l'esprit de Kit. Une fille inaccessible, à qui il n'avait jamais avoué ses sentiments. Elle se prenait toujours à rêvasser que c'était elle, elle l'espérait, même. Car c'était possible. Elle avait des sentiments pour Kit, et tout laissé à croire qu'ils étaient réciproques. Mais Aubrey ne pouvait rien y faire: elle était fiancé à un autre, qu'elle aimait, aussi, mais qui n'était pas Kit. Il était bien loin de Kit, même. Elle se demanda longuement ce qu'elle pourrait lui dire. Elle aurait tellement voulu qu'ils puissent tenter quelque chose, mais c'était impossible. Elle décida alors de faire sa liste de confession, à son tour. — Je sais cuisiner, je t'inviterais peut-être, un jour, commença-t-elle, un sourire amusé aux lèvres. Mais je ne sais pas bricoler. Je ne joue pas du piano aussi bien que toi. Je ne sais pas prendre des décisions qui pourraient me rendre heureuse. Plus heureuse. Elle lui sourit à nouveau, honnêtement. Tout lui semblait si compliqué, dans sa vie, et pourtant les choses vues de l'extérieur était simple. Niels ne la rendait plus aussi heureuse qu'à l'époque, mais Kit, si.

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Visiblement, elle n’avait pas compris le sous-entendu. D’un côté, Kit était soulagé. De l’autre, ça l’emmerdait profondément. Il commençait à être las de cacher ses sentiments. Pour la première fois de sa vie, il avait envie de les afficher. Avec Elba, il n’avait jamais été démonstratif et ne le serait certainement jamais à l’excès, trop en public, c’était certain, c’était dans sa personnalité. « Peut-être ? » répondit-il avec indignation, du moins simplement pour plaisanter. Il savait très bien qu’avec son fiancé, ça serait compliqué. De nos jours, l’amitié mixte était assez mal vue surtout lorsqu’un des deux parties est fiancé. Kit comprenait totalement. De nouveau, Aubrey parlait d’être plus comblée, plus heureuse. Kit soupira. Si elle en parlait autant, c’était clairement que ce n’était pas le cas et cela l’ennuyait profondément. Aubrey était tellement fantastique, comme femme ! Elle méritait tout le bonheur du monde. « Suis tes instincts », lui dit-il simplement alors qu’à l’instant, les siens lui criaient de l’embrasser sans ménagement, oubliant son engagement auprès d’un autre ainsi que sa peur du rejet.

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Elle regarda dans ses passées, un peu perdue dans ses pensées. Plus elle passait de temps avec le jeune pianiste, plus elle l'appréciait. Elle aimait sa simplicité, son humour, le fait qu'il ne se prenait absolument pas pour quelqu'un de meilleur qu'elle. Lorsque Niels était de mauvaise humeur, il pouvait être vraiment insupportable avec elle. Elle sourit à son air indigné, haussant les épaules avant de lui sourire. — Ou alors, je viendrais chez toi avec de la nourriture digne de son nom. Du moins, si ton colocataire n'est pas... en bonne compagnie. Elle lâcha un petit rire. La dernière fois qu'ils avaient été chez Kit, le meilleur ami et colocataire du jeune homme avait débarqué avec sa copine, mettant Aubrey incroyablement mal à l'aise. Elle n'en avait pas reparlé, jusqu'à présent. Mais avec du recul, la situation était plutôt drôle. — Tu suis toujours ton instinct, toi ? demanda-t-elle en le regardant. Probablement pas. Personne ne faisait jamais ça. Et Aubrey, elle était plutôt du genre à se poser mille questions avant de prendre une décision importante dans sa vie.

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Aller chez elle ne semblait pas être pensable car aussitôt, Aubrey modula les propos de Kit en évoquant la rencontre furtive avec Daniel, son colocataire, ainsi que son aventure du moment. Kit esquissa un sourire. A force, il était habitué et c’était souvent réciproque : c’était Daniel qui le surprenait en galante compagnie. « Il peut aussi dormir chez ses bonnes compagnies », répliqua Kit. Ils s’arrangeaient facilement entre eux, il n’y avait aucun problème là-dessus. Ils avaient assez d’amis pour être hébergé à droite ou à gauche au besoin ou sinon, il y avait les parents de son colocataire ainsi que de sa sœur, l’ex de Kit. Aubrey demanda s’il suivait toujours son instinct. Kit opina du chef. « La plupart du temps ». Et c’était d’ailleurs comme cela qu’il se retrouvait dans de mauvais tours et dans des situations difficilement résolubles. En l’occurrence, présentement, dans la situation actuelle – à savoir ce qu’il ressentait pour Aubrey -, Kit ne le faisait pas. Par respect pour elle. « Mais parfois, quand je sais que ça peut être mal perçu ou vraiment … limite, je ne le fais pas parce que mes décisions m’appartiennent et ne doivent pas influencer la vie des gens »

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Aubrey avait du mal à imaginer un repas à trois, entre elle, Niels, et Kit. Jamais elle n'aurait laissé ça arrivait. Niels était un homme assez possessif, et Kit semblait impulsif, à ce qu'elle en savait, alors ils finiraient sûrement par se taper dessus, au bout d'un moment. Elle lâcha un petit rire à son commentaire concernant son colocataire. La jeune chanteuse n'avait jamais vécu ça. Elle, elle était passée de sa chambre d'adolescente chez ses parents, à la maison de Niels, avec qui elle vivait, et au lit conjugal. Pas d'indépendance, donc, pour une jeune femme qui n'avait pourtant besoin de personne pour vivre, comme elle le répétait sans cesse. — Parfois c'est pas simple, compléta-t-elle simplement. Cette phrase s'appliquer à tout. Sa relation avec Kit, ses fiançailles plus que bancales, sa carrière, les choix qu'elle devait prendre en général. Elle lui sourit une nouvelle fois, se dirigeant vers l'entrée de la patinoire, pour aller s'asseoir un peu.

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[quote="Kit Aspen"]

Kit avait l’impression qu’Aubrey, à l’entendre, était piégée dans une situation dont elle ne pouvait pas se sortir et il était à mille lieux d’imaginer qu’il en était une des raisons. « Parfois, c’est nous qui compliquons nous même les choses », rétorqua-t-il alors qu’elle sortait de la patinoire pour se reposer quelques instants. Kit l’imita et en sautillant sur les lames de son patin, il alla chercher deux chocolats chauds dans un petit kiosque. Il régla et doucement, pour ne rien renverser, retourna auprès d’Aubrey en lui tendant l’un des gobelets brûlants. « A la notre » dit-il, toujours tout sourire, en levant son verre en direction de la chanteuse. Sirotant une gorgée de la boisson chocolatée, il porta son regard vers cette dernière. C’était plus fort que lui, il ne pouvait pas s’empêcher de parler de musique avec elle, la seule dans son entourage à comprendre sa passion. « Tu as des nouveaux projets artistiques ? », s’enquit Kit. Pour sa part, il n’en avait pas tellement hormis son meilleur ami qui l’encourageait à faire une chaîne Youtube de compositions au piano ; or, Kit craignait que les gens ne s’ennuient et n’avait aucune envie de montrer sa tête (il faudrait alors seulement filmer que des mains, outil principal de cet instrument d’un côté…)

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Aubrey observa le jeune lorsqu'il alla leur chercher à boire, un léger sourire aux lèvres. Plus elle le fréquentait, et moins elle pouvait croire à ce qu'on lui avait dit de lui. Ca garçon assez voyou, qui traine dans les mauvais plans et ramène une nouvelle conquête chez lui tous les soirs. Il n'avait cessé de lui montrer qu'il était surtout un garçon à l'écoute, drôle et attentionné. Et étrangement, ça la changeait de son égoïste de fiancé. Kit fini par revenir s'asseoir avec elle et lui tendit un gobelet. — Merci, c'est adorable. Elle bu une gorgée ou deux, malgré la chaleur de la boisson, et en profita pour regarder un peu autour d'elle. Il y avait un peu plus de monde qu'à leur arrivée, mais toujours personne qui ne pourrait aller tout raconter au fiancé de la jeune femme. Elle reposa son regard sur Kit lorsqu'il lui demanda si elle avait de nouveaux projets. Elle adorait parler de sa musique, surtout avec lui. — J'ai toujours des projets et des trucs en tête, tu le sais. Elle lâcha un petit rire avant de boire une nouvelle gorgée. — Je te ferais écouter une nouvelle chanson, si tu veux. Toi au moins tu sais les écouter. Elle se demanda rapidement si c'était une bonne idée. Récemment, ses chansons avaient surtout parler de son incertitude dans ses sentiments amoureux, autant ceux pour Niels que ceux pour Kit. Il était devenu une de ses sources d'inspiration, mais elle ne voulait pas spécialement qu'il s'en rende compte.

» as long as we don't die, this is gonna be one hell of a story